Toxicité fœtale et néonatale des inhibiteurs de l’enzyme de conversion et des sartans – quelle surveillance pour les enfants exposés in utero ?


Toxicité fœtale et néonatale des inhibiteurs de l’enzyme de conversion et des sartans – quelle surveillance pour les enfants exposés in utero ?

Toxicité fœtale et néonatale des inhibiteurs de l’enzyme de conversion et des sartans – quelle surveillance pour les enfants exposés in utero ? 612 421 Le CRAT

Les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II- (ARA II ou sartans) sont largement prescrits dans la prise en charge de l’hypertension artérielle, seuls ou associés à un diurétique ou un inhibiteur calcique. Ils sont également utilisés dans d’autres pathologies telles que l’insuffisance cardiaque congestive et la prévention de la néphropathie diabétique, ou comme traitement anti-protéinurique dans de multiples pathologies rénales. En 2021, en France, un peu plus de soixante-quatre millions de boites de spécialités contenant un IEC ou un ARA II ont ainsi été remboursées chez les femmes âgées de 20 à 59 ans (1).

A ce jour, les données représentatives en population générales sont rares, mais la découverte d’une grossesse chez une femme traitée par une molécule de l’une de ces deux classes ne semble pas particulièrement fréquente dans la pratique courante d’obstétrique (2-4). En France, on peut estimer que près de 0,14 % des naissances vivantes sont exposées à un IEC ou un ARA II au 1er trimestre de la grossesse, et 0,05% au 2ème ou 3ème trimestre (4).

En cas d’exposition in utero à l’un de ces médicaments, trois questions sont alors soulevées : l’éventuel effet tératogène du traitement, ses conséquences fœtales et/ou néonatales s’il a été pris ou poursuivi au-delà du 1er trimestre de la grossesse, ainsi que l’impact éventuel sur l’enfant à plus long terme, après sa naissance.

Nous faisons un point sur la toxicité foetale et néonatale des IEC et sartans, ainsi que sur la surveillance à proposer aux enfants exposés in utero, dans un article publié en avril 2023 : 
Coulm, B ; Latour, M ; Beguin, D ; Vauzelle, C ; Éléfant, E ; Ulinski, T & al , [Clinical monitoring of children with in utero exposure to angiotensin-converting-enzyme inhibitors and angiotensin II receptor blockers]., Gynecol Obstet Fertil Senol, 2023, 51, 352-355


  1. Assurance Maladie, AMELI. Open Medic : bases complémentaires sur les dépenses de médicaments en 2021. Disponible en ligne : https://assurance-maladie.ameli.fr/etudes-et-donnees/open-medic-depenses-beneficiaires-medicaments-2021 (consulté le 30 mars 2023).
  2. Crespin S, Bourrel R, Hurault-Delarue C, Lapeyre-Mestre M, Montastruc JL, Damase-Michel C. Drug prescribing before and during pregnancy in south west France: a retrolective study. Drug Saf. 1 juill 2011;34(7):595‑604.
  3. Demailly R, Escolano S, Quantin C, Tubert-Bitter P, Ahmed I. Prescription drug use during pregnancy in France: a study from the national health insurance permanent sample. Pharmacoepidemiol Drug Saf. sept 2017;26(9):1126‑34.
  4. Blotière PO, Damase-Michel C, Weill A, Maura G. Dispensing of Potentially Harmful Prescription Drugs in 1.8 Million Pregnant Women in France: A Nationwide Study Based on Two Risk Classification Systems. Drug Saf. déc 2021;44(12):1323‑39.