Date de mise à jour : 25.07.22
ALEPSAL® – GARDENAL®
Le phénobarbital est un barbiturique utilisé par voie orale et injectable dans le traitement de l’épilepsie. C’est l’un des métabolites de la primidone.
Ses effets indésirables sont notamment une somnolence.
Il peut induire une dépendance en cas de traitement prolongé.
Le phénobarbital a un effet inducteur enzymatique et peut rendre inefficace la contraception oestro-progestative ou progestative.
La demi-vie d’élimination plasmatique du phénobarbital est longue, de 50 à 140 heures chez l’adulte et de l’ordre de 4 jours chez le nouveau-né.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au phénobarbital au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses. Parmi les études les plus récentes, certaines rapportent une faible augmentation de la fréquence globale des malformations par rapport aux groupes contrôles (population générale…).
- On observe principalement des cardiopathies congénitales, des fentes labio-narinaires ou palatines et des hypospadias.
- Le risque semble survenir à partir de 80 mg/j avec une relation dose-effet.
- La présence dans la fratrie d’un enfant malformé après l’exposition in utero au phénobarbital serait un facteur de risque de récidive pour une grossesse ultérieure.
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au phénobarbital au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses. Parmi les études les plus récentes, certaines rapportent une faible augmentation de la fréquence globale des malformations par rapport aux groupes contrôles (population générale…).
- Aspect fœtal et néonatal
- Le phénobarbital passe le placenta. A terme, les concentrations plasmatiques maternelles et néonatales sont équivalentes.
- Les petits poids pour l’âge gestationnel sont environ 2,5 fois plus fréquents chez les enfants exposés au phénobarbital en cours de grossesse.
- Chez les nouveau-nés de mères traitées par phénobarbital jusqu’à l’accouchement on observe parfois :
- Des symptômes liés à l’imprégnation du nouveau-né par le phénobarbital, notamment une sédation, une hypotonie et une mauvaise succion. La demi-vie d’élimination plasmatique chez le nouveau-né est de l’ordre de 4 jours.
- Des symptômes liés à un sevrage (troubles du sommeil, hyperexcitabilité, trémulations…) qui surviennent avec un délai de quelques jours, succédant ou non à des signes d’imprégnation.
- Quelques rares hémorragies néonatales précoces, dues à l’effet inducteur enzymatique du phénobarbital qui diminue les facteurs vitamine K-dépendants du nouveau-né.
- Aspect neurodéveloppemental
- Malgré quelques retards psychomoteurs décrits dans des observations anciennes chez des enfants de femmes traitées par phénobarbital en cours de grossesse, souvent en polythérapie, aucun effet neurodéveloppemental particulier n’est retenu à ce jour chez près de 300 enfants exposés en monothérapie et âgés en moyenne de 3,5 ans à 8 ans selon les études, certains étant suivis jusqu’à l’âge de 15 ans.
- Aspect maternel
- Une diminution des concentrations plasmatiques maternelles de phénobarbital est possible en cours de grossesse avec un risque de reprise des crises convulsives.
- Après l’accouchement, les concentrations plasmatiques maternelles de phénobarbital remontent pour revenir à leur état antérieur.
EN PRATIQUE
Il est important que l’épilepsie soit bien équilibrée tout au long d’une grossesse. Ne pas arrêter ou modifier un traitement antiépileptique sans l’avis du spécialiste. |
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin :
- de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- d’informer la patiente de l’état des connaissances relatif au phénobarbital.
- On préférera si possible utiliser un autre antiépileptique dans la perspective d’une grossesse.
- En l’absence d’alternative et si le phénobarbital est indispensable, son maintien est envisageable en prévision d’une grossesse, en informant la patiente des effets décrits (cf. Etat des connaissances).
- Un dosage plasmatique de phénobarbital de référence est souhaitable avant la conception, car les concentrations plasmatiques sont susceptibles de chuter lorsque la patiente sera enceinte (cf. Etat des connaissances).
- En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes sous phénobarbital : cf. Acide folique et prévention des malformations congénitales.
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin :
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Ne pas arrêter le traitement sans un avis spécialisé.
- En cas d’exposition avant 10 semaines d’aménorrhée (SA) (période d’organogenèse) :
- Informer la patiente enceinte des effets décrits avec le phénobarbital en cours de grossesse, en particulier si les posologies sont supérieures à 80 mg/jour (cf. Etat des connaissances).
- La surveillance prénatale sera orientée sur le cœur, la face et les organes génitaux externes.
- Pour la suite de la grossesse, voir « Traiter une femme enceinte ».
- En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes sous phénobarbital : cf. Acide folique et prévention des malformations congénitales.
- Traiter une femme enceinte
- Avant 10 semaines d’aménorrhée (SA) (période d’organogenèse) :
- On préférera si possible utiliser un autre antiépileptique pendant cette période.
- En l’absence d’alternative et si le phénobarbital est indispensable, son utilisation est envisageable en cours de grossesse, à posologie minimum efficace :
- Informer la patiente des effets décrits avec le phénobarbital, en particulier si les posologies sont supérieures à 80 mg/jour (cf. Etat des connaissances).
- La surveillance prénatale sera orientée sur le cœur, la face et les organes génitaux externes..
- Si le phénobarbital est poursuivi, en particulier au 3ème trimestre, la croissance fœtale sera également surveillée.
- Tenir compte de la diminution possible des concentrations plasmatiques maternelles de phénobarbital en cours de grossesse (surveillance clinique et/ou plasmatique) et augmenter si nécessaire la posologie (cf. Etat des connaissances).
- En cas de poursuite du phénobarbital jusqu’à l’accouchement :
- Prévoir la prescription de vitamine K1 à la mère à la posologie de 10 mg/j par voie orale pendant les 15 derniers jours de grossesse.
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né seront informés du traitement maternel afin de lui administrer, en salle de travail, une posologie de vitamine K1 d’enfant à risque hémorragique majoré (cf. Etat des connaissances).
- Réajuster la posologie de phénobarbital après l’accouchement si celle-ci avait été augmentée en cours de grossesse, afin d’évider un surdosage maternel dans le postpartum.
- Suivi à long terme des enfants exposés in utero :
- Bien qu’aucun effet particulier ne soit retenu ce jour avec le phénobarbital (cf. Etat des connaissances), comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement in utero, de principe, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement.
- En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes sous phénobarbital : cf. Acide folique et prévention des malformations congénitales.
- Après 10 SA
- On préférera si possible utiliser un autre antiépileptique.
- En l’absence d’alternative et si le phénobarbital est indispensable, son utilisation est envisageable, à posologie minimum efficace :
- A ce terme de la grossesse, un effet malformatif du phénobarbital n’est plus attendu.
- La croissance fœtale sera surveillée (cf. Etat des connaissances).
- Tenir compte de la diminution possible des concentrations plasmatiques maternelles de phénobarbital en cours de grossesse (surveillance clinique et/ou plasmatique) et augmenter si nécessaire la posologie (cf. Etat des connaissances).
- En cas de poursuite du phénobarbital jusqu’à l’accouchement :
- Prévoir la prescription de vitamine K1 à la mère à la posologie de 10 mg/j par voie orale pendant les 15 derniers jours de grossesse.
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né seront informés du traitement maternel afin de lui administrer, en salle de travail, une posologie de vitamine K1 d’enfant à risque hémorragique majoré (cf. Etat des connaissances).
- Réajuster la posologie de phénobarbital après l’accouchement si celle-ci avait été augmentée en cours de grossesse, afin d’évider un surdosage maternel dans le postpartum.
- Suivi à long terme des enfants exposés in utero :
- Bien qu’aucun effet particulier ne soit retenu ce jour avec le phénobarbital (cf. Etat des connaissances), comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement in utero, de principe, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement.
- En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes sous phénobarbital : cf. Acide folique et prévention des malformations congénitales.
- Avant 10 semaines d’aménorrhée (SA) (période d’organogenèse) :
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Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.