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Etat des connaissances sur le phénobarbital


Mise à jour : 25 juillet 2022



  • Aspect malformatif
    • Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au phénobarbital au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses. Parmi les études les plus récentes, certaines rapportent une faible augmentation de la fréquence globale des malformations par rapport aux groupes contrôles (population générale, ...).
      • On observe principalement des cardiopathies congénitales, des fentes labio-narinaires ou palatines et des hypospadias.
    • Le risque semble survenir à partir de 80 mg/j avec une relation dose-effet.
    • La présence dans la fratrie d’un enfant malformé après l’exposition in utero au phénobarbital serait un facteur de risque de récidive pour une grossesse ultérieure.
  • Aspect fœtal et néonatal
    • Le phénobarbital passe le placenta. A terme, les concentrations plasmatiques maternelles et néonatales sont équivalentes.
    • Les petits poids pour l’âge gestationnel sont environ 2,5 fois plus fréquents chez les enfants exposés au phénobarbital en cours de grossesse.
    • Chez les nouveau-nés de mères traitées par phénobarbital jusqu’à l’accouchement on observe parfois :
      • Des symptômes liés à l’imprégnation du nouveau-né par le phénobarbital, notamment une sédation, une hypotonie et une mauvaise succion. La demi-vie d’élimination plasmatique chez le nouveau-né est de l’ordre de 4 jours.
      • Des symptômes liés à un sevrage (troubles du sommeil, hyperexcitabilité, trémulations...) qui surviennent avec un délai de quelques jours, succédant ou non à des signes d’imprégnation.
      • Quelques rares hémorragies néonatales précoces, dues à l’effet inducteur enzymatique du phénobarbital qui diminue les facteurs vitamine K-dépendants du nouveau-né.
  • Aspect neurodéveloppemental
    • Malgré quelques retards psychomoteurs décrits dans des observations anciennes chez des enfants de femmes traitées par phénobarbital en cours de grossesse, souvent en polythérapie, aucun effet neurodéveloppemental particulier n’est retenu à ce jour chez près de 300 enfants exposés en monothérapie et âgés en moyenne de 3,5 ans à 8 ans selon les études, certains étant suivis jusqu’à l’âge de 15 ans.
  • Aspect maternel
    • Une diminution des concentrations plasmatiques maternelles de phénobarbital est possible en cours de grossesse avec un risque de reprise des crises convulsives.
    • Après l’accouchement, les concentrations plasmatiques maternelles de phénobarbital remontent pour revenir à leur état antérieur.